L’utilisation des réseaux sociaux fait maintenant partie intégrante de nos vies. La sphère professionnelle n’échappe évidemment plus à cet environnement hyperconnecté et le recrutement est l’un des processus qui a subi de plein fouet cette mutation.

Les entreprises ont créé des sites internet pour être vues de prospects, les transformer en clients, en partenaires, communiquer avec leurs collaborateurs et séduire de futures recrues… Les candidats ont eu aussi adopté les outils mis à leur disposition de l’univers du web.

Ils ont maintenant accès à des milliers d’annonces en ligne via un nombre incalculable de sites de diffusions et de réseaux. Les envois de candidatures sont maintenant massifs ! À charge pour les recruteurs de faire le tri dans ce flot de candidatures reçues… ou de trouver un nouveau canal de diffusion pour aller chercher les candidatures les plus pertinentes pour sa recherche…

Plusieurs annoncent déjà la « fin programmée du CV ». Aujourd’hui à l’instar de l’entreprise, le candidat crée lui aussi naturellement son « outil marketing » pour se connecter au(x) bon(s) employeur(s). Le CV se transforme ainsi en profil social. Le candidat peut et veut aussi être vu et recherché sur internet.

Les réseaux sociaux ont un impact énorme sur le monde du travail, mais concentrons-nous sur le recrutement…

Selon une étude réalisée en 2015, 24% des candidats utilisent les médias sociaux dans leur recherche d’emploi. Au Canada, 86 % des chercheurs d’emploi ont au moins un compte sur les médias sociaux. Il s’agit donc d’un important moyen pour recruter des candidats.

Qu’on le veuille ou non, les recruteurs doivent utiliser les réseaux sociaux pour trouver et même sélectionner les candidats. Le service de surveillance des médias sociaux Reppler a interrogé plus de 300 professionnels de l’embauche afin de déterminer quand et comment les recruteurs recherchent des candidats sur différents réseaux sociaux.
L’étude a révélé que plus de 90% des recruteurs ont visité le profil d’un candidat potentiel sur un réseau social dans le cadre du processus de sélection.

Parmi l’ensemble des médias sociaux, LinkedIn s’impose comme l’outil le plus performant et le plus utilisé pour dépister des candidats, les séduire et les inciter à soumettre leur candidature. Certains considèrent que LinkedIn est déjà surchargé.  Selon eux, la majorité des profils enregistrés ne sont même pas en recherche active. Pour autant, le site fait un travail de veille active pour eux… Les chasseurs de têtes et recruteurs sont très actifs sur cet environnement et ces réseaux professionnels. Un candidat en veille peut donc devenir un candidat en recherche active simplement par un contact sur ce type d’environnement et alors même qu’il n’envisageait pas encore l’idée de changer d’emploi…

Les réseaux sociaux sont pratiques pour se faire de nouveaux contacts, élargir son périmètre de recherche, être très proactif dans sa démarche ou au contraire rester passif en attendant un éventuel contact.

Les profils sur les réseaux sociaux répondent aux nombreuses faiblesses inhérentes au CV. Ils présentent l’avantage pour le recruteur d’être tenus à jour par leur auteur. Les informations sont actualisées par les candidats alors que le CV peut présenter des données obsolètes. Quel recruteur ne commence pas à avoir le réflexe de valider les données du CV avec son profil social ne serait-ce que pour voir si le candidat n’a pas oublié d’intégrer son dernier poste au CV transmis alors qu’il l’oubliera très peu sur son profil social.

L’autre gros avantage pour le recruteur de voir cet environnement se développer, c’est qu’en affichant ainsi ses données, la transparence est de mise et il devient plus difficile au candidat de mentir.

 

Le profil social s’invite partout…

Facebook se lance aussi dans la diffusion d’offres d’emplois.

Le contenu des profils de réseaux sociaux est très impactant sur la poursuite ou non d’un processus d’embauche. Il a pu justifier le rejet d’un candidat ou son embauche dans 69 et 68% des cas selon une étude publiée ces dernières années par Reppler.

Les recruteurs examinent les profils de réseautage social des candidats très tôt dans le processus et cette tendance se poursuit et pourrait s’accroître. Cela suppose que les chercheurs d’emploi doivent avoir leur profil social en ligne à jour avant de commencer à chercher un emploi.

 

Sur internet alors que les dérives sont fréquentes, la gestion de son image doit être de mise….

Mais afficher son profil social suppose aussi de gérer soigneusement son image sur ces types de sites. Sur LinkedIn, le réseau s’affichant comme un réseau professionnel, les candidats y font majoritairement attention. Mais les recruteurs ne se limitent pas à ces outils professionnels. Facebook et Twitter sont également très souvent utilisés pour filtrer les candidats. Ces deux sites donnent des visions plus personnelles d’un candidat mais aujourd’hui même ces réseaux sont des outils de recrutement.

Un employeur peut publier une offre d’emploi sur Facebook dorénavant. Ce nouveau développement de Facebook a déjà fait couler beaucoup d’encre… et interroge… Quand le candidat lui envoie une candidature, il y a une connexion à ce qu’il a inscrit dans Facebook. On est souvent loin de l’attention portée aux données qu’il inscrit dans LinkedIn qui sont plus « sérieuses ». Cela va donc donner au recruteur la première image du candidat… Il a donc intérêt à faire attention à ses publications sur son profil social « personnel ». Ou réfléchir à la pertinence de postuler aux offres sur un autre réseau.

Le contenu professionnel sur ce réseau est encore pauvre. Cette donnée s’explique facilement, l’objectif premier de Facebook n’était pas de gérer un profil social professionnel… Facebook était destinée jusqu’alors à de gérer des connexions plus personnelles…

Il est important pour les utilisateurs, qu’ils recherchent un emploi ou bâtissent leur réputation professionnelle, de gérer leur image en ligne sur les différents réseaux sociaux qu’ils utilisent.

 

Pour attirer les bons candidats les recruteurs ont eux aussi un travail à mener pour gérer leur image. Aujourd’hui, il faut suivre les tendances pour les nouveaux environnements impactant les candidats…. Une offre qui reste en ligne trop longtemps interroge et pourrait dissuader les candidats potentiels… S’agit-il d’un vrai poste à combler? Pourquoi l’entreprise n’arrive-t-elle pas à combler cet emploi ?

 

Le monde du recrutement est passée à l’ère virtuelle

 

Ce texte ne constitue pas un avis professionnel. Les lecteurs ne devraient pas agir sur la seule foi des informations qui y sont contenues.


À propos de Manon Perreault

À la tête de Perreault & Associés, Manon Perreault, CRHA, conseille et accompagne les gestionnaires et chefs d’entreprise de PME québécoises et d’OSBL dans leurs pratiques de gestion des ressources humaines et de gouvernance. Elle concentre sa pratique professionnelle en prévention du harcèlement psychologique et en climats de travail sains. Elle rêve d’ailleurs que les organisations voient le harcèlement dans une perspective éthique plutôt que juridique. Elle a développé une démarche unique quant à la prévention de toutes formes de conflits. Outre sa formation en prévention du harcèlement, Manon donne aussi des formations en éthique ainsi qu’en gouvernance au sein des organismes sans but lucratif tout en les accompagnant dans la mise en place de cadres éthiques et de gouvernance. Elle met aux services des organisations les réflexions et les concepts éthiques développés dans le cadre de sa maitrise en éthique appliquée obtenue en 2018. Elle connait bien le système professionnel québécois ayant siégé à plusieurs conseils d’administration, notamment celui de l’Ordre des conseillers en ressources humaines où elle a été membre du comité exécutif et présidente du comité de gouvernance et d’éthique pendant 6 années. Elle a dirigé la refonte du cadre de gouvernance et chapeauté plusieurs dossiers notamment le déploiement d’un cadre éthique pour les administrateurs ainsi que l’acception d’une première politique de rémunération des administrateurs. Comme elle ne trouvait pas d’équilibre entre le travail et la famille dans les entreprises pour lesquelles elle a travaillé, elle devient entrepreneure en 2003 afin de répondre à ce besoin. Aujourd’hui, entourée d’une équipe de 10 professionnelles, elle est fière d’avoir créé une organisation axée sur la conciliation famille-travail. Manon Perreault est également chargée de cours à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke où elle sensibilise de futurs dirigeants à l’importance de la gestion socialement responsable Elle est récipiendaire du prix CIQ remis par l’ordre des CRHA en 2020. Elle est le deuxième récipiendaire de ce prix dans l’histoire de l’ordre