Pour certain, la corruption et les actes du même genre sont choses du passé, n’étaient liées qu’au domaine public et au domaine de la construction…

Pourtant, selon l’Association of Certified Fraud Examiners (ACFE), les entreprises perdent entre 5 à 10% de leurs revenus annuels aux actes liés à la fraude et la durée médiane de ces fraudes est de 18 mois[1].  Une prise en charge éclairée de vos risques de corruption est le moyen le plus efficace pour contrer et réduire vos pertes liées à la fraude et autres actes répréhensibles. Cet exercice permet de bien comprendre les risques auxquels votre organisation est soumise et d’être en mesure de mettre en place des mesures d’atténuation adaptées à votre réalité. De plus, l’exercice d’implantation d’un système de gestion anticorruption contribue à :

  • Prévenir, détecter et traiter les risques de corruption au sein de votre organisation;
  • Augmenter la reconnaissance de votre entreprise;
  • Promouvoir la fiabilité et la confiance auprès de vos clients, vos fournisseurs, vos employés, bref toutes vos parties prenantes;
  • Réduire les coûts liés à la corruption et aux actes répréhensibles;
  • Prévenir les conflits d’intérêts et les traiter de manière équitable et transparente;
  • Promouvoir une réelle culture anticorruption;
  • Instaurer une culture de confiance;
  • Développer la compétence éthique de vos équipes.

Il existe différents moyens de prévenir les actes répréhensibles. Parmi ceux-ci :

  • Le Programme Intégrité de l’ACQ;
  • La norme du Bureau Canadien de Certification Intégrité;
  • La norme ISO 37001;
  • La gestion des risques de corruption et collusion dans les processus de gestion contractuelle (domaine public) …

Toutes ces mesures vont dans la même direction, à différents niveaux. L’important est d’adapter le moyen qui vous convient le mieux.

Quel est l’impact sur vos opérations quotidiennes?

Un des impacts importants de cette démarche est la compréhension commune des différents enjeux liés à la prévention d’actes répréhensibles.

Par exemple, la compagnie de votre beau-frère soumissionne pour un projet dont vous êtes le responsable : que devez-vous faire ?

Une démarche de gestion préventive de la corruption aurait identifié le risque potentiel de ce type de fournisseur. Si ce risque est jugé faible parce que les montants en jeu sont négligeables par rapport au projet par exemple, une simple déclaration d’intérêts serait peut-être suffisante. Peu importe la solution mise en place, elle sera proportionnelle au risque identifié et adaptée aux opérations de votre entreprise.

Si la situation soulevant un enjeu est nouvelle, la culture de confiance développée vous permettra d’en parler à vos collègues, à votre gestionnaire puisque vous aurez l’habitude de discuter de sujets délicats en toute transparence dans un but préventif.

Implanter des mécanismes de gestion anticorruption vous permet d’être rassuré puisqu’il vous éloignera des mauvaises surprises et vous saurez quoi faire en cas de survenance d’un acte répréhensible.

Bonne réflexion.

[1] https://www.acfe.com/report-to-the-nations/2018/, page consultée le 6 mai 2019

Ce texte ne constitue pas un avis professionnel. Les lecteurs ne devraient pas agir sur la seule foi des informations qui y sont contenues.


À propos de Manon Perreault

À la tête de Perreault & Associés, Manon Perreault, CRHA, conseille et accompagne les gestionnaires et chefs d’entreprise de PME québécoises et d’OSBL dans leurs pratiques de gestion des ressources humaines et de gouvernance. Elle concentre sa pratique professionnelle en prévention du harcèlement psychologique et en climats de travail sains. Elle rêve d’ailleurs que les organisations voient le harcèlement dans une perspective éthique plutôt que juridique. Elle a développé une démarche unique quant à la prévention de toutes formes de conflits. Outre sa formation en prévention du harcèlement, Manon donne aussi des formations en éthique ainsi qu’en gouvernance au sein des organismes sans but lucratif tout en les accompagnant dans la mise en place de cadres éthiques et de gouvernance. Elle met aux services des organisations les réflexions et les concepts éthiques développés dans le cadre de sa maitrise en éthique appliquée obtenue en 2018. Elle connait bien le système professionnel québécois ayant siégé à plusieurs conseils d’administration, notamment celui de l’Ordre des conseillers en ressources humaines où elle a été membre du comité exécutif et présidente du comité de gouvernance et d’éthique pendant 6 années. Elle a dirigé la refonte du cadre de gouvernance et chapeauté plusieurs dossiers notamment le déploiement d’un cadre éthique pour les administrateurs ainsi que l’acception d’une première politique de rémunération des administrateurs. Comme elle ne trouvait pas d’équilibre entre le travail et la famille dans les entreprises pour lesquelles elle a travaillé, elle devient entrepreneure en 2003 afin de répondre à ce besoin. Aujourd’hui, entourée d’une équipe de 10 professionnelles, elle est fière d’avoir créé une organisation axée sur la conciliation famille-travail. Manon Perreault est également chargée de cours à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke où elle sensibilise de futurs dirigeants à l’importance de la gestion socialement responsable Elle est récipiendaire du prix CIQ remis par l’ordre des CRHA en 2020. Elle est le deuxième récipiendaire de ce prix dans l’histoire de l’ordre