Harcèlement psychologique et sexuel au travail: 6 M$ de Québec pour la prévention

Employés et employeurs seront invités à soumettre des projets susceptibles de contrer le harcèlement psychologique et sexuel dans leur milieu de travail. Les artistes et les employés de l’industrie culturelle seront aussi invités à soumettre des propositions.

Après les mots, voici les espèces sonnantes et trébuchantes: après avoir inscrit dans la loi sur les normes du travail l’obligation pour les employeurs d’adopter une politique de prévention du harcèlement psychologique et sexuel au travail, le gouvernement québécois a élaboré un programme dédié à cette fin, a appris Le Soleil. La création de ce programme sera annoncée incessamment. Il sera doté de 6 millions $ sur trois ans.


Employés et employeurs seront invités à soumettre des projets susceptibles de contrer le harcèlement psychologique et sexuel dans leur milieu de travail.

Trois millions de dollars iront à des projets soumis par des associations de salariés (syndiqués ou non) ou des groupes de travailleurs autonomes. Les artistes et les employés de l’industrie culturelle seront aussi invités à soumettre des propositions.

L’autre moitié de l’enveloppe sera consacrée au soutien de projets proposés par des associations d’employeurs. Par «association d’employeurs, on pense plus, par exemple, à des organisations comme l’Association des restaurateurs du Québec qu’au Conseil du patronat», a confié un interlocuteur du Soleil. À des gens plus près du terrain et vivant plus directement certaines réalités quotidiennes, autrement dit.

«Accompagnement» 

Le financement ira à des projets visant par exemple un «accompagnement» destiné à des travailleurs et à des employeurs devant faire face à une situation de harcèlement au travail, ou à des formations concernant une ou des dérives du genre.

Les sommes proviennent du budget 2017-2018 et de celui de l’année en cours. Elles figuraient dans une enveloppe liée au domaine des normes du travail, mais n’avaient pas été attribuées spécifiquement.

«Les événements et les dénonciations des derniers mois illustrent bien que la bataille n’est pas gagnée en matière de lutte au harcèlement sexuel, particulièrement en milieu de travail. Le gouvernement du Québec est préoccupé par les situations qui sont dénoncées depuis plusieurs mois, mais également par celles qui sont tues», avait déclaré la ministre Hélène David, responsable de la Condition féminine, en mars.

Elle était alors aux côtés de la ministre du Travail, Dominique Vien, qui venait de présenter le projet de loi modernisant les normes du travail — une proposition législative qui a été adoptée récemment à l’unanimité à l’Assemblée nationale.

La nouvelle loi sur les normes du travail oblige entre autres les employeurs à se doter d’une politique de prévention et de traitement des plaintes en matière de harcèlement psychologique et sexuel.

Le nouveau programme a été conçu sous l’égide de la ministre Dominique Vien. Il sera administré par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail.