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Blessure au travail... après le travail

Micheline Pellerin
Micheline Perrin, Hôtesse Photo courtoisie


Une hôtesse dans un restaurant qui s’est blessée en chutant dans le stationnement de son employeur après son quart de travail a droit aux prestations de la CNESST, même si elle n’était pas en train de travailler.

Micheline Pellerin travaillait comme hôtesse pour Les Rôtisseries St-Hubert de Magog lorsqu’elle a chuté sur la glace alors qu’elle se rendait à sa voiture après sa journée de travail, en mars 2017.

La femme dans la cinquantaine, qui habite maintenant Saint-Antonin, près de Rivière-du-Loup, s’est fracturé la cheville.

Une juge du Tribunal administratif du travail a conclu récemment qu’il s’agissait bel et bien d’une chute survenue « à l’occasion du travail », parce que c’est arrivé quelques minutes après son départ suivant la fin de son quart de travail, sur le stationnement de celui qui l’emploie.

« Dès qu’on est sur les lieux de travail, dont le stationnement, il y a une présomption que c’est un accident de travail s’il y a un événement imprévu. La jurisprudence varie beaucoup ; 50 % des jugements accueillent, 50 % des jugements rejettent », a dit Me Jimmy Lambert, avocat spécialisé en réclamations pour dommages corporels.

« Le stationnement est sous l’autorité de l’employeur, c’est un accident de travail. Ce n’est pas parce qu’elle n’est pas payée au moment où elle tombe qu’elle n’est pas sous l’autorité de l’employeur », indique pour sa part Me Marc Bellemare, avocat, bien au fait de ce genre de dossier.

Dans une autre cause similaire opposant une travailleuse à son employeur dans la région de Saint-Jérôme, le juge avait refusé de reconnaître sa chute dans un stationnement comme étant une blessure liée au travail. Dans cette histoire, l’employée se rendait à la cafétéria pour déjeuner. Son déplacement était donc en lien avec sa vie personnelle.

Soulagement

Micheline Pellerin, qui est maintenant serveuse dans un restaurant de Saint-Antonin, est soulagée que cette histoire soit terminée, deux ans plus tard.

« De temps en temps, j’ai encore des petites douleurs. J’avais hâte [que le dossier se termine] », a dit Mme Pellerin, qui a trouvé le processus éprouvant.

Son employeur s’était entre autres opposé en argumentant que les fractures subies n’étaient pas liées à l’événement. Mme Pellerin avait marché sur son pied et continué de travailler pendant deux semaines avant de consulter un médecin, car elle croyait s’être seulement foulé la cheville. Le tribunal a cru la version de l’employée.

La travailleuse a donc droit aux prestations prévues par la Loi sur les accidents du travail pendant les quelques semaines où elle n’a pas travaillé. Elle a aussi reçu une indemnité pour préjudices corporels de 1346 $.

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