Dans le contexte actuel, les entreprises doivent redoubler d'ingéniosité pour trouver des employés. Le Groupe Suroît l'a bien compris.

Et si le besoin généralisé de trouver de la main-d’œuvre rendait invisibles les offres d’emploi des entreprises ? Et les empêchait ainsi de recruter rapidement ? « Il faut arrêter de mettre des pancartes “Nous embauchons”, juge Marquis Grégoire Jr, vice-président de Groupe Suroît. Plus personne ne les voit, car tout le monde embauche. Il faut se démarquer. »

Dans un geste plutôt singulier, l’entreprise de distribution de propane et de carburants de Sainte-Martine lançait, il y a trois semaines, une campagne publicitaire pour recruter. « Même si ce n’est pas à bas prix », dit Marquis Grégoire Jr. 

Conçue par l’agence Soleil communication de marque, elle comprend notamment trois vidéos mettant en vedette des employés qui décrivent la culture et les types de postes de Groupe Suroît. Celles-ci sont diffusées sur son site internet et sur les réseaux sociaux. Des affiches incitant les gens en recherche d’emploi à postuler complètent cet effort de marketing.

Son coût ? 20 000 $. « Ce n’était pas prévu au budget en début d’année, mais c’est le meilleur investissement que je pouvais faire, dit Marquis Grégoire Jr. Ça fait du bruit. Ça donne une renommée à notre marque. »

Les tournages ont eu lieu en juillet à Cowansville, où Suroît a un magasin, un bureau et un dépôt de propane. « Les problèmes de recrutement et d’embauche immédiate sont particulièrement aigus pour le travail manuel, note Guy Leroux, président de Soleil. Il fallait agir rapidement. Tout s’est fait en moins de trois semaines. »

Déjà des employés recrutés

Il y a un mois, Groupe Suroît avait une dizaine de postes de technicien et de livreur à pourvoir. Avant même de placer aussi ses pubs sur des sites d’embauche, l’entreprise avait déjà recruté cinq personnes. « Les gens ont réagi vite, constate Marquis Grégoire Jr. Est-ce à cause des pubs ? Parce qu’on a aussi mis en place un programme d’ambassadeurs qui font du référencement ? » 

Car à en juger par le contenu des vidéos, il fait bon travailler chez Suroît. Les employés y vantent l’absence de routine, la possibilité de grandir et d’être formés dans cette entreprise familiale, la flexibilité des horaires, l’autonomie accordée par la direction…

On voulait faire ressortir les valeurs de la marque. C’est le point fondamental pour aller chercher de nouveaux employés. Il faut recruter des employés comme des clients aujourd’hui.

Guy Leroux 

« Il n’y avait pas de texte. Ce n’était pas stagé, jure Marquis Grégoire Jr. Ça fait très plaisir de voir que nos gens sont bien. C’est important pour moi. » 

Probablement, car le vice-président, qui a fondé l’entreprise avec son père en 1997 et qui prendra sous peu sa relève, a toujours eu du paternel les coudées franches. « Depuis 20 ans, il m’a laissé pratiquement toute la place pour faire ce que j’avais envie de faire », dit le fils. 

Les vidéos et affiches pourraient être visibles longtemps puisque Groupe Suroît, dont 50 % des revenus proviennent d’une clientèle composée de producteurs agricoles, est en croissance. « Depuis un an et demi, on offre aussi un service de pétrole dans nos trois succursales. Cette division est en croissance, dit Marquis Grégoire Jr. Et on a une hausse de 10 % dans le propane depuis cinq ans. »