Retraite : les Québécois peu confiants

Par La rédaction | 15 janvier 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Portefeuille vide tenu par une personne âgée.
Photo : Maksim Marchanka / 123RF

Le Québec compte de plus en plus de travailleurs contractuels, alors que d’autres changent souvent d’emploi, et ceux-ci éprouvent souvent de la difficulté à gérer leurs finances ou à planifier leur retraite, selon un sondage publié mardi par la TD.

Cette étude relève notamment que « à mesure que le visage de la main-d’œuvre québécoise évolue, la capacité de gérer ses finances et de planifier sa retraite en fait autant ». Ainsi, 59 % des Québécois faisant partie de la main-d’œuvre « flexible » prévoient qu’ils devront travailler après l’âge de la retraite parce qu’ils n’auront pas assez d’épargne.

Plus précisément, 64 % d’entre eux indiquent qu’ils trouvent difficile d’économiser pour leurs vieux jours, tandis que quatre sur dix (41 %) affirment ignorer quand ils pourront quitter le marché du travail compte tenu de leur situation d’emploi. Résultat, un groupe de plus en plus important de travailleurs dont le parcours de carrière n’est pas conventionnel ressent aujourd’hui de l’incertitude (36 %) et de l’inquiétude (29 %) quant à son avenir, et seul un petit nombre (8 %) affirme se sentir confiant quant à son épargne-retraite.

« POUR CETTE MAIN-D’ŒUVRE, C’EST ENCORE PLUS DIFFICILE »

« On peut se sentir dépassé par la planification de la retraite dans n’importe quelles circonstances, mais la difficulté est encore plus grande lorsqu’on y joint l’incertitude qui accompagne le travail de la main-d’œuvre flexible », note Émile Khayat, directeur régional principal, Planification financière, chez Gestion de patrimoine TD. Or, ajoute-t-il, un nombre croissant de Québécois ont un emploi temporaire ou non traditionnel, ce qui les oblige à repenser leur retraite. « Ils veulent savoir de quoi celle-ci aura l’air pour eux et quelles sont les mesures qu’ils devront prendre pour se sentir en confiance quant à l’atteinte de leurs objectifs », résume le dirigeant.

En ce qui concerne ces objectifs, justement, près de six travailleurs sur dix (59 %) appartenant à la main-d’œuvre « flexible » affirment ne pas être capables d’économiser chaque année autant qu’ils le devraient pour être en mesure de subvenir à leurs besoins une fois qu’ils auront quitté la vie active. Une situation qui amène plus des deux tiers des sondés (66 %) à regretter de ne pas avoir commencé à mettre de l’argent de côté plus tôt.

L’enquête d’opinion révèle que les trois facteurs qu’ils avancent le plus souvent pour expliquer cet empêchement de cotiser à leur épargne-retraite sont le paiement des factures et des dépenses courantes (41 %), le remboursement de dettes (30 %) et le maintien d’un certain train de vie (18 %).

LOT DE VARIABLES ET D’ÉLÉMENTS IMPRÉVISIBLES

« La main-d’œuvre en évolution d’aujourd’hui amène son lot de variables et d’éléments imprévisibles, alors établir des bases solides peut vous guider dans la bonne direction. De nombreux employeurs n’offrent plus de régime de retraite, et le fardeau revient maintenant aux employés, non seulement celui de financer eux-mêmes leur retraite, mais aussi de déterminer combien d’argent il leur faudra et comment l’épargner. Ce virage dans la planification de la retraite peut être intimidant, c’est pourquoi il est plus important que jamais d’avoir un plan personnalisé en place pour aider à ce que votre retraite soit à la hauteur de vos désirs », souligne Émile Khayat.

Le sondage a été réalisé en ligne du 16 novembre au 3 décembre 2018 par Environics Research Group auprès d’un échantillon de 1 101 Canadiens âgés de 18 à 54 ans, dont 303 Québécois. Tous les répondants étaient soit des travailleurs contractuels, soit des travailleurs devenus des professionnels sur le tard, soit encore des travailleurs ayant souvent changé d’emploi.

La rédaction