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Un second souffle pour les entreprises en détresse au Canada

Des musiciens et des artistes acrobates sur la scène.

Sous un chapiteau installé à Cap-aux-Meules, le Cirque Éloize présentait le spectacle Saloon en juillet 2019.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

  • Mathieu Dion

De nombreuses entreprises envisageaient le pire avec la fin de la Subvention salariale d’urgence du Canada en décembre. L’engagement du gouvernement Trudeau de la prolonger jusqu’à l’été 2021, contenu dans le discours du Trône lu mercredi, leur donne un second souffle.

Ou une bouffée d’air frais, pour reprendre les mots du président du Cirque Éloize, Jeannot Painchaud. Sur deux ans, bien au-delà de dix millions de dollars de revenus seront perdus. Mais jusqu’ici, la subvention salariale a pu permettre à la compagnie de préserver 27 des 35 employés permanents; ceux-ci soutiennent les quelques 400 artisans pigistes qui se produisent en spectacle.

Le programme permet d’affronter une baisse importante des revenus en comblant une portion des salaires des employés d’une entreprise et, ainsi, de maintenir avec eux un lien d’emploi. D'un maximum de 85 % pendant le milieu de l'été, la prestation est réduite progressivement jusqu'à un maximum de 45 % ou 508 dollars par semaine d'ici la fin de l'année. Sa popularité parle d’elle-même : plus d’un million de demandes provenant de 318 000 entreprises ont été approuvées jusqu’ici pour une valeur totale de 37,4 milliards de dollars. Le coût anticipé pour 2020-2021 s'élève pour le moment à 83,6 milliards.

Toutes les mesures d’aide sont fondamentales pour ne pas que le milieu s’effondre, rapporte M. Painchaud, qui laisse entendre qu’aucune acrobatie ne lui aurait permis de continuer sans la subvention. Je ne suis pas sûr que je serais là pour vous parler. En attendant le retour des tournées, le Cirque Éloize se met en mode création.

Tout le monde sait qu’on a été les premiers touchés et qu’on sera les derniers de retour au travail.

Une citation de Jeannot Painchaud, président, Cirque Éloize

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Une représentation du coronavirus.

Pour plusieurs PME, l’avenir est incertain, souligne le vice-président aux affaires nationales de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), Jasmin Guénette. Selon lui, la reprise s’étirera sur plusieurs années dans certains secteurs; si près des trois quarts des PME se disent entièrement rouvertes, seulement le tiers d'entre elles auraient retrouvé des revenus normaux.

Le gouvernement s’efforcera de fournir une aide financière supplémentaire directement aux entreprises qui doivent fermer temporairement leurs portes par suite d’une décision de santé publique locale.

Une citation de Extrait du discours du Trône

D'autres mesures attendues

Dans le secteur du tourisme, l’Association des hôtels du Grand Montréal rappelle que ses membres font état d'un manque à gagner de 90 à 95 %, si bien que 85 % de leurs effectifs ont été mis à pied. La subvention salariale, ça aide les salariés, mais pas tant les hôteliers, affirme la présidente et directrice générale du regroupement, Eve Paré. Elle est plutôt impatiente de connaître les modalités d’un autre engagement du discours du Trône : celui de mettre en place d’autres mesures d’aide pour les industries les plus durement touchées, dont celles du tourisme et des arts de la scène.

Une aide directe, c’est ce qu’on demande depuis le début. Essentiellement, ce sont les taxes foncières, les assurances, l’énergie, l’hypothèque. On arrive au bout des moratoires consentis par les institutions financières au début de la crise. Ces coûts doivent continuer à être assumés. Sans revenus, il y a une limite à ce qu’on peut assumer.

Une citation de Eve Paré, présidente et directrice générale, Association des hôtels du Grand Montréal

Au Conseil du patronat du Québec, le président Karl Blackburn se désole que le mot aéronautique soit absent du discours du Trône. Ça va prendre plus qu’une subvention salariale, dit-il. Ce secteur est extrêmement névralgique et mérite une attention particulière.

La Fédération canadienne des contribuables, inquiète qu’il n’y ait pas la moindre mention d’un plan pour mettre le frein sur les dépenses, parle d’ailleurs d’approche ratée [que celle] de subventionner quelques entreprises aux dépens des autres.

Une meilleure façon de faire, peut-on lire dans un communiqué de la Fédération, serait d’aider toutes les entreprises de façon équitable en diminuant les impôts de tous et toutes.

Le président du Conseil du Trésor, Jean-Yves Duclos, rétorque qu’il faut prendre soin de l’économie si le Canada veut éviter un déficit encore plus élevé à long terme. Un déficit record d’au moins 343 milliards de dollars est attendu pour l’année 2020-2021.

En plus de la prolongation de la Subvention salariale d’urgence, le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes, soit un prêt pouvant aller jusqu’à 40 000 $ avec possibilité de remboursement, sera aussi étendu, et le Programme de crédit aux entreprises, amélioré.

  • Mathieu Dion

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