Tolérer un comportement indésirable ou un rendement insatisfaisant est souvent plus facile que de nommer clairement les choses. Tantôt en raison des craintes liées au départ de l’employé et aux difficultés à le remplacer en raison de la rareté de main d’œuvre. Tantôt en raison du fort populaire : «il devrait comprendre que quelque chose ne va pas». Mais souvent, en raison du manque de courage pour le faire!

En réalité, il est de votre responsabilité d’aviser l’autre, de lui communiquer, vos attentes et de valider auprès de vos employés si vous êtes satisfait ou non. Ne le faites vous pas avec votre famille, vos enfants, vos amis?

Il n’en demeure pas moins que de rencontrer une personne pour lui signifier que quelque chose ne vas pas peut s’avérer difficile et cela est normal. Toutefois, le fait de ne pas le faire est plus dommageable à long terme pour les deux parties que de le faire.

Il ne faut pas oublier aussi que ne rien faire appuie la tolérance et vient entraver le processus disciplinaire le jour où « on n’en peut plus »!

S’assurer d’une rencontre constructive

  • Soyez préparé: une rencontre d’évaluation ou une intervention disciplinaire ne se fait pas sur le coin de la table près de la machine à café. Elle se planifie, se prépare, se réfléchit.
  • Concentrez-vous sur les faits : ici, il n’est pas question de parler d’impression, mais de faits. Soyez factuels : « j’ai remarqué cinq retards depuis deux semaines », « j’ai observé que tu avais parlé très fort hier dans le corridor, il s’agit d’un comportement inacceptable dans notre organisation ». Et oui, vous devez le faire même si c’est votre meilleur vendeur!
  • Clarifier les attentes : rien de mieux que de s’assurer que l’autre comprend bien les conséquences de son comportement, de ses gestes ou des lacunes liées à son rendement.
  • Assurez-vous de bien verbaliser vos attentes et de préciser le délai, le cas échéant.
  • Assurez-vous de faire un suivi : Bien que vous ayez fait une rencontre bien structurée, si vous n’effectuez aucun suivi par la suite, l’employé ne pourra savoir si ses efforts portent fruit.

Idéalement, toutes les rencontres doivent être rapportées dans un document et conservées au dossier de l’employé.

Objectifs d’une rencontre de recadrage ou disciplinaire

  • Cela permet une saine gestion transparente dans la communication des attentes envers l’employé.
  • Cela permet de maintenir à jour le dossier disciplinaire, le cas échéant.
  • Cela évite des fins d’emplois à la fois difficiles au niveau relationnel et éthique, à la fois coûteuses pour l’organisation.

Idéalement la rigueur et le courage devraient être au centre des interventions auprès des employés. Dans la vie de tous les jours, la rigueur est souvent difficile à atteindre par manque de temps. Toutefois, cela ne fait que reporter le problème à plus tard et créer des situations délicates où personne n’est à l’aise.

Évidemment, personne n’aime apprendre que son rendement est insatisfaisant, mais à titre de gestionnaire, vous avez la responsabilité de le faire!

Courage!

Ce texte ne constitue pas un avis professionnel. Les lecteurs ne devraient pas agir sur la seule foi des informations qui y sont contenues.


À propos de Manon Perreault

Entrepreneure visionnaire, conseillère sincère, formatrice d’influence, Manon accompagne ses clients et son équipe avec passion, rigueur et plaisir. Profondément convaincue que les structures de gouvernance sont des clés de succès pour assurer la performance et la bienveillance des organisations, elle multiplie les occasions pour parler simplement et honnêtement d’éthique, de harcèlement, de prévention, de diversité et de responsabilité. À la tête de Perreault & Associés, Manon Perreault, CRHA concentre sa pratique professionnelle dans la mise en place de climat de travail sain ainsi qu’en influençant la perspective éthique au sein des organisations. Elle rêve d’ailleurs que celles-ci voient la violence, les conflits et le harcèlement dans une perspective éthique plutôt que juridique. Elle met au service des organisations les réflexions et les concepts éthiques développés dans le cadre de sa maîtrise en éthique appliquée obtenue en 2018 en accompagnant, entre autres, les organisations dans la mise en place de cadres éthiques et de gouvernance. Elle a siégé à plusieurs conseils d’administration, notamment celui de l’Ordre des conseillers en ressources humaines où elle a été membre du comité exécutif et présidente du comité de gouvernance et d’éthique pendant 6 années. Elle a présidé le conseil d’administration en 2024-2025. Elle a dirigé la refonte du cadre de gouvernance et chapeauté plusieurs dossiers, notamment le déploiement d’un cadre éthique pour les administrateurs ainsi que l’acception d’une première politique de rémunération des administrateurs. Elle est récipiendaire du prix CIQ remis par l’ordre des CRHA en 2020.